Tu n’auras qu’à dire : la brigade "du Faisan" m’a pris mon âne pour l'impôt de guerre. Allons, écarte-toi, maintenant !» En entendant ce mot "du Faisan", les hommes de la troupe se mirent à rire. Deux d'entre eux se détachèrent du groupe et vinrent prêter main forte à leur camarade, dont les bourrades ne parvenaient pas à faire lâcher son âne au projectionniste. L'un d'eux cria de contentement lorsque d'un coup de badine sur les doigts il força l'homme à s'écarter. « Allons, dit-il encore, arrête ça tout de suite, ou on te met là avec le type qu'on a tué l'autre jour. Ça ne te dit quand même pas? » Là-dessus, ayant désigné la porte, ils partirent sans mettre leur menace à exécution. Leur rire résonna longtemps, plus gravement sonore dans la montagne que les larmes du projectionniste. C'était sur le toit de la maison à laquelle ils avaient enlevé sa porte, en contrebas exact du replat, que l'assistant s'était écrasé. Aujourd'hui, le toit a été réparé et la porte remplacée.