Une arrivée

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« — Qui venez-vous voir ?

— Ma tante.
— Qui votre tante ?
— La femme de mon... Je sais qu’elle habite ici.
— Vous cherchez des prétextes à pénétrer.
— C’est là qu’elle habite.
— Où ça ?
— Pourquoi ne voulez-vous pas me le dire ? Je suis déjà venu, il y a trop longtemps. Je ne me souviens plus.
— De nombreuses, nombreuses personnes ici pourraient être votre tante.
— Elle n’a pas laissé de consignes ?
— Je ne sais pas si c’est pour vous.
— Où trouver de quoi écrire ?
― Vous êtes colporteur ?                               
— Je suis le neveu. Faites-lui monter un mot, mais d’abord de quoi écrire, je vous prie.                                                                     
— Toi, tu es culotté. Je ne te laisserai pas monter. Tu lui vends ses assurances, peut-être ? »

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« ― Je ne suis pas colporteur. Permettez-moi de me présenter.

― Tous les jours quatre ou cinq mendiants viennent emmerder la dame. Depuis qu’elle est dans l’immeuble, son mariage avec Son Excellence. Si tu as rendez-vous mais vraiment … laisse un message et reviens demain. Ne me force pas d’être désagréable. »

Museau d’un chien, c'est la ville, reniflement près de l’embrasure de la fenêtre entrouverte en haut de la porte de la loge du portier. Non, un grognement.

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Le portier le repoussait d’une main ferme, lui pressant le haut de la poitrine. Dans ces circonstances, ses muscles se contractèrent sous la fripure de sa veste d’été.

«  Vous faites votre travail. Je suis un parent éloigné. Comment dire ?
                             recula d’un pas,
― Me convaincre, tu ne le peux pas.
― Ne me tutoyez pas.
                                                        décala vers l’arrière son pied droit,
― Alors, pars maintenant ! »
et sans laisser le temps de réagir, lui frappa la pommette d’un coup de poing asséné de côté.

Le bien gros portier ne vacilla pas, surpris seulement, il se tourna pour aller chercher son chien. D’autres auraient fui. Tout au contraire, emboîtant le pas à son ennemi, l'ayant saisi à bras-le-corps, il le jeta à terre, presque.

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Et à présent, il recevait des beignes de la main de cet homme borné et peu instruit. Qu’était-il venu faire à Ptère? « C’est comme si », se dit-il en recevant une claque sur la joue, « depuis cette nuit, on m’avait absolument ensorcelé. »